Illustration (16692474 / Pixabay / ImmoPotam).

Chine : les travaux illégaux d’Evergrande changent la donne

Si Evergrande a survécu à 2021, le géant de l’immobilier chinois reste très fragile et démarre 2022 de manière très inquiétante. Suite à des “informations privilégiées” parues dans la presse, il a été décidé ce lundi que sa cotation serait suspendue à la bourse de Hong-Kong (Chine).

Rien ne va plus dans la galaxie d’Evergrande et ses quelques 123.000 employés directement concernés. Le 30 décembre dernier, le gouvernement de la province de Hainan a ordonné au promoteur de détruire sous dix jours ses 39 immeubles d’habitation à cause de travaux illégaux. Le promoteur, qui a eu recours à tous les moyens pour tenter de sauver sa peau, comptait grandement sur la livraison de ses différents programmes pour parvenir à honorer ses engagements comptables, que ce soit avec les investisseurs chinois et étrangers.

Or, avec cette décision de justice, les signaux sont plus qu’inquiétants pour Evergrande : assommé par une dette d’environ 300 milliards de dollars (265MM€), le promoteur peine depuis plusieurs mois à honorer ses paiements d’intérêts et ses livraisons d’appartements. En décembre dernier, l’agence de notation Fitch avait déjà classé le promoteur en défaut de paiement pour n’avoir pas répondu à une échéance (supérieure au milliard de dollars) de sa dette. Evergrande avait annoncé qu’elle serait en mesure de livrer des dizaines de milliers de logements en décembre, mais c’était avant l’ordonnance du gouvernement de la province de Hainan. Pour rassurer les marchés, le président d’Evergrande, Xu Jiayin, avait dû rembourser une partie de ces dettes en puisant dans sa fortune personnelle. La situation d’Evergrande est toujours surveillée depuis Pékin qui cherche à réguler un marché archi-endetté et ultra-spéculatif.